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  • 1985 Détective
    Témoignage de Johnny
    « Le téléphone sonne : "C'est Jean-Luc Godard. Je voudrais déjeuner avec vous." Il m'indique un restaurant de poissons, commande une sole, sans m'adresser la parole. Je commande la même chose. Il mange, en regardant son assiette, puis lâche : "C'est bon, hein ? - Oui, c'est bon." Alors il se lève, et me dit "On commence dans quinze jours", et il me plante là.
    Ça s'est très bien passé ! Il m'avait à la bonne, je ne sais pas pourquoi. C'était très gênant, il me montrait toujours en exemple : "Faites comme Johnny, il fait ce qu'il faut, lui !" Un personnage étrange, mais passionnant. Je n'étais pas un grand fan de ses films, ce n'était pas mon cinéma, la nouvelle vague. Mais j'ai beaucoup appris avec lui. Il n'y avait pas de texte. Il arrivait le matin, griffonnait les dialogues en dix minutes ; il fallait les apprendre dans la foulée. C'était terrifiant, mais c'est ainsi que j'ai dû et pu entrer complètement dans un rôle. Godard est le premier qui m'a filmé comme un acteur et non pas comme Johnny. »
    Johnny Halliday, interview dans Télérama du 29 octobre 2014.
    Résumé : Au cours d'un match de boxe,le meurtre d'un Prince déclenche un étrange ballet entre la mafia et la police. Dans un grand hôtel parisien près de la gare St-Lazare deux flics enquêtent sur la mort prématurée du Prince. Dans les couloirs tel un labyrinthe, des personnages cherchent leur chemin. Et leurs histoires se croisent par instants.
    Autour du film : Il s'agit d'une commande, d'un film de producteur qui a du se dire : polar + stars + Godard va rimer avec dollars. De ce fait Godard qui a accepté pour renflouer la production de son "Je vous salue Marie" (chef-d'œuvre) semble avoir accompli le minimum syndical (tout est filmé en plan fixe) énervé par les choix qu'on lui avait imposés au niveau des acteurs (à part, notamment, Johnny Hallyday, qu'il a choisi) et surtout de l'équipe technique avec laquelle le tournage s'est très mal passé (Godard voulait notamment Raoul Coutard comme chef opérateur). Bref, le minimum syndical chez Godard cela fait tout de même un grand film avec quelques fulgurances, mais pas un chef-d'œuvre.
    Acteur(s): Laurent Terzieff - Jean-Pierre Léaud - Johnny Hallyday - Nathalie Baye …
    Réalisation : Jean-Luc Godard 
    Date de sortie : 1985

    J’ai vraiment commencé à faire du cinéma à partir de Détective. J’avais accompagné Nathalie [Baye], qui tournait Notre Histoire, de Blier, près de Genève, à son déjeuner le dimanche avec Godard pour parler de son prochain film. Je l’accompagne. Pendant le repas, Godard ne me regarde pas une seconde, ne me dit pas un mot. Trois semaines se passent. Le téléphone sonne [il imite Godard]: “Bonjour, Johnny Hallyday, c’est Jean-Luc Godard. Euh, je suis en train de préparer un film avec Claude Brasseur et Nathalie Baye, je voudrais que vous fassiez, euh… le rôle dans le film… avec eux… pour moi.” Il me donne rendez-vous dans un resto et commande deux soles vapeur sans me demander mon avis. Encore une fois, il ne m’adresse pas la parole. À la fin de la sole, il me dit: “C’est bon, hein?” Moi: “Oui, c’est pas mal.” Lui: “Bon, alors, on commence dans quinze jours.” Je n’avais rien lu, il n’y avait pas de scénario ! Godard nous donnait trois tartines de pages à apprendre dix minutes avant de jouer. Le tournage devait durer six semaines et je devais enchaîner tout de suite après avec un spectacle au Zénith, mis en scène, entre autres, par Claire Denis, qui était assistante. J’étais très inquiet parce que, tous les jours, pendant quatre semaines, on était convoqué à midi pour tourner. Jean-Luc arrivait, et disait: “Vous avez vu ce temps, les enfants? C’est infilmable. Bon, ben, on va laisser tomber alors. À demain.” Finalement, on a mis le film en boîte en deux semaines. Claude Brasseur, qui habitait à une heure de Paris, avait même fini par prendre une chambre à l’hôtel Concorde- Saint-Lazare où on tournait ! Je me suis bien entendu avec Godard. En revanche, il a dit des choses très désagréables à Claude Brasseur devant toute l’équipe. Après le tournage, alors que je devais chanter à Lausanne, près de chez lui, Jean-Luc m’appelle pour me dire qu’il veut me montrer un truc. Là, je découvre un endroit aussi triste que le bonhomme. Il faisait lui-même son montage à domicile. Je m’assois et il me montre Détective avant tout le monde. Je lui dis: “C’est un beau film que tu as fait là. Tu viens me voir ce soir en concert ?” Il me répond: “Oh non, il y a bien trop de lumières.” [Rire.] Il faut vous dire que pendant le tournage, il avait enfermé à clef le matériel de Bruno Nuytten, le chef op, en prétextant que du moment qu’il voyait ses pieds, il n’avait pas besoin de lumière… Après Détective, Pialat n’a plus voulu de moi pour Police. Il était vexé parce que j’avais fait le film de Jean-Luc, qui parlait aussi de la police… Il a coupé les ponts.

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