Biographie de son père Leon Smet
Il est le fils de Jules De Smet, peintre-décorateur et photographe. Il suit les cours de dessin le soir à l'Académie royale des beaux-arts de Gand sous la direction de Jean Delvin.
Portrait
À l'opposé de son frère Gustave, Léon De Smet est primesautier, pétulant, habile, il démarre en flèche.
À Londres, le succès de sa peinture ne peut lui enlever le goût amer de la nostalgie du pays de la Lys. Entouré de peintres convertis à l'expressionnisme, il demeure lui-même, une intransigeante probité d'artiste gouverne sa démarche et jamais il ne triche avec les sollicitations de sa sensibilité. Exigeant à l'extrême, il ne livre les conclusions de ses recherches que lorsqu'il a la conviction qu'elles sont en accord avec sa nature véritable. Pareille attitude d'esprit doit être soulignée.
Sous ses cheveux blancs, cet homme mince et alerte rend des points à bien des jeunes gens. Après l'ouvrage quotidien — car il est demeuré très travailleur — ses distractions sont modestes : une halte au café du village, un peu de jardinage, mais surtout une partie de billard.
Son parcours de peintre
Ses débuts
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1892 : il peint un Autoportrait
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1896 : il dessine Portrait de mon frère Gustave
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1901 : il peint Femme sur un sofa
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1905 : il peint Portrait de Madame Valta
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Laethem-Saint-Martin
Il arrive à Laethem en 1906 rejoindre son frère Gustave (1877-1943) qui y réside depuis 1901, ils y trouvent Frits van den Berghe (1883-1939) et forment avec lui le deuxième groupe de l'École de Laethem qui accueillera le Gantois Maurice Sys (1880-1972) en 1907, l'Anversois Constant Permeke (1886-1952) en 1909 et enfin le Gantois Albert Servaes (1883-1966) qui fréquente un peu le premier groupe depuis 1901. Le village est charmant et secret, éclairé par les nonchalants méandres de la Lys.
Retour au pays
Il se fixe à Bruxelles de 1926 à 1930 et s'installe à Deurle en 1930. À Bruxelles, l'aspect lumineux de sa peinture s'atténue au profit d'un expressionnisme de la ligne et du volume.
Il y trouve l'expressionnisme en pleine effervescence ; la peinture de ses amis et de son frère est transformée. La conscience d'un monde nouveau, qui se traduit par l'adoption d'une esthétique nouvelle, ne peut laisser indifférent un peintre aussi sensible que Léon de Smet. Sa production à cette époque est singulière et attirante, il incorpore les gammes hautes et claires dont il a la maîtrise à une plastique fortement écrite.
Ses paysages prennent un aspect puissamment souligné, ses figures acquièrent une fermeté et presque une rigidité impressionnantes. Des compositions, des nus, des natures-mortes témoignent aussi de cet effort réussi vers le style et l'expressivité. Entouré de peintres convertis à l'expressionnisme, il comprend et admire leur effort mais demeure cependant lui-même. Durant quelques années, il multiplie les toiles ainsi conçues, se crée un nouveau public. Les musées s'enrichissent de ses œuvres.
On peut croire qu'il a définitivement fixé ses moyens d'expression. Il n'en est rien. Sa sensibilité, sa bienheureuse versatilité le font évoluer progressivement. De cette époque datent des paysages recueillis, des intérieurs pleins de quiétude.
Dernier survivant, avec Permeke, de la fameuse École de Laethem, c'est lui que les jeunes peintres interrogent sur l'époque héroïque. Depuis 1930, date de son retour à Deurle où il ne tarde pas à se fixer dans un ravissant bungalow, cet auditoire ne cesse de s'étendre y compris parmi les personnalités artistiques à l'étranger comme chez nous. Le prestige du peintre y est pour beaucoup, mais c'est aussi l'ami que tous viennent voir.
Il est membre du cercle luministe Vie et lumière et peint à la manière impressionniste. Presque tout de suite, en tous cas bien avant 1914, Léon de Smet est en possession d'un métier solide et d'une technique très sûre. Déjà il expose avec un retentissant succès à la Biennale de Venise en 1909 et obtient à l'exposition internationale de Vienne en 1911 la médaille d'argent. Lorsqu'on revoit sa peinture d'avant 1914, l'aspect ferme, "écrit" des figures surprend agréablement.
Œuvres
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La table rouge au Van Abbemuseum, Eindhoven
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La femme de l'artiste, Intérieur, Paysage à Laethem-Saint-Martin, Intérieur avec azalées blanches, Louise, Nature-morte avec porcelaine au musée des beaux-arts de Gand
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Dame à l'éventail au musée Groeninge de Bruges
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Décorations
Il épouse en première noces Nelly Debeaumont en 1929, en seconde noces Jacqueline Harpet en 1938, puis Huguette Eugénie Clerc en 1944.
De cette dernière union, naît Jean-Philippe Smet qui ne porte pas tout de suite le nom de son père, mais celui de sa mère. Séparé depuis quelques mois, à la demande de la mère, le couple se reforme le temps d'un contrat de mariage, le 7 septembre 1944 ; date à laquelle l'enfant prend officiellement le nom de Smet.
Huit mois après la naissance de son fils, il quitte sa femme qui doit alors reprendre une activité professionnelle. Celle-ci confie alors son fils à sa belle-sœur Hélène Mar.
Comédien, danseur et chanteur, Léon Smet apprend le chant et l'art dramatique au conservatoire de Bruxelles.
Ancien danseur dans la troupe de ballet du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, il mène ensuite une carrière d'artiste de cabaret en Belgique puis en France, sous le pseudonyme de Jean Michel.
Pendant l'entre-deux-guerres, il acquiert une certaine réputation dans le milieu artistique belge.
En 1935, il ouvre à Bruxelles le cabaret Le Trou vert. Il est également proche des surréalistes belges. En 1937 il est l'acteur principal de Monsieur Fantômas, un court-métrage surréaliste réalisé par Ernst Moerman.
Au début de l'occupation allemande, Léon Smet, qui vit en France, connait des moments difficiles du fait de la fermeture des cabarets où il se produisait.
Son beau-frère Jacob Mar travaille alors à Radio-Paris - une station contrôlée par les Allemands - une collaboration pour laquelle il sera condamné après la guerre. Il aide en 1943 Léon Smet à obtenir le poste de responsable des programmes de Fernsehsender Paris, la chaîne de télévision allemande destinée aux troupes dans les hôpitaux, dont les studios sont situés dans la capitale, rue Cognacq-Jay.